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mercredi 10 septembre 2008

Ogresse berbère

Dans un conte N'tifa du Maroc (Georges Oucif et Abdellah Khallouk), "le chat enrichi", contrairement aux autres contes du Maghreb que j'ai cités par ailleurs, boire le lait de l'ogresse ne protège pas , au contraire... Certes, dans ce conte, les buveurs de lait sont encore des enfants mais c'est l'inversion des relations crées par l'allaitement qui m'intéresse
Voici un résumé du conte
Il y a un homme avec 3 enfants, une fille et deux garçon, dont le plus jeune qu'on nomme Simplet, et la marâtre. Comme dans "le petit poucet", le père, à 2 reprises, essaie de les perdre dans la forêt. La 2ième fois comme Simplet a mangé les graines que sa soeur avait semé, ils ne retrouvent pas leur chemin et arrivent chez l'ogresse. La soeur, avec habileté, vole un pain à l'ogresse. Simplet veut faire pareil mais il les fait découvrir. L'ogresse leur propose d'être ses enfants et, faisant mine de traire sa chèvre, trait ses propres seins "en disant : patiente, ma belle noire ! patiente ma belle blanche ! Avec ce lait, elle prépara une bouillie tout en se disant et en se répétant que dès qu'ils auraient tout mangé, grâce au lait, ils seraient retenus chez elle et ne pourraient plus s'enfuir"
Mais la fille et l'aîné se méfient et rusent pour ne pas manger la bouillie... Simplet, lui finit sa part. Toujours grâce à la ruse de la fille, les 3 enfants réussissent à s'enfuir... mais Simplet s'essouffle, se fait prendre et sert de repas au banquet que l'ogresse organise pour sa famille. Et l'histoire continue sans lui... Les autres deviennent adultes...

samedi 22 mars 2008

Trois gouttes de lait, amour et magie

Voici une version de cette légende racontée par Henri Gougaud dans La Bible du Hibou. Je vous la résume :
Quartier St Michel à Paris, un Napolitain tombe amoureux d’une belle cordonnière. Mais la cordonnière est mariée et vertueuse.
Le Napolitain va voir un sorcier du voisinage
qui lui dit, je cite Henri Gougaud : « Si tu veux rendre une femme amoureuse, sache que tu dois d’abord obtenir d’elle trois gouttes de lait de son sein. Après quoi tu les boiras en récitant telle invocation que je vais t’apprendre. Alors, foi de docteur, la demoiselle te courra aux trousses et ne te quittera plus, où que tu la conduises »
Le Napolitain envoie un gamin acheter, pour dix écus, son lait à la cordonnière. Elle commence par refuser
mais son mari lui conseille de donner le lait de la chèvre à la place.
Le Napolitain boit le lait, récite les formules magiques et chez la cordonnière la chèvre commence à s’agiter, puis s’échappe, fonce jusqu’à la maison du Napolitain, le renverse, lui lèche la barbe... Pour le délivrer il a fallu tuer la chèvre.

Henri Gougaud citant ses sources c'est-à-dire Pierre de L’Estoile (1546-1611), j’ai trouvé sur internet dans le Mémoire de Pierre de l’Estoile, une version plus ancienne que voici :
« En ce mesme mois et an, à sçavoir le 20 decembre, advinst qu'un Neapolitain, amoureux desesperement d'une cordonniere
demeurante au bout du pont Saint-Michel à Paris, qu'on nommoit la belle Cordonniere, lui envoia demander trois gouttes de son laict, pour ce qu'elle estoit nourisse, pour un mail d'œil qu'il disoit avoir ; lui envoiant quant et quant dix escus, qu'elle prist trés bien par la permission de son mari, lequel aiant une chevre s'avisa d'en faire tirer du laict, dont il en envoia trois gouttes au Neapolitain, lui faisant entendre que c'estoit du laict de sa femme. Lui, tout joyeux, pensant accomplir son mistere (qui estoit de rendre la cordonniere si amoureuse de lui qu'elle courroit aprés et le viendroit chercher, quelque part qu'il fust), rendist, avec ses chermes qu'il fist sur les trois gouttes de laict qu'on lui avoit envoié, cette chevre si amoureuse, que commençant à sauter et tempester, s'eschapa enfin du logis de son maistre ; et trouvant cet Hespagnol au corps de garde des Neapolitains, lui sauta incontinent au col, le baisa, et lui fist mille caresses. La fin de ceste farce fust la mort de la pauvre chevre, la fuite du Neapolitain, qu'on vouloit faire brusler ; et dix escus qui demeurerent pour gage au pauvre cordonnier, qui en avoit bien affaire. »

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