samedi 19 avril 2008

Diderot , Lagrenée, Bachelier

Quand Diderot regardait les "Charités Romaines" des peintres de son temps...
Extrait de Littérature et pathologie, sous la direction de Max Milner. Presses Universitaires de Vincennes. 1989

Diderot est ici exemplaire : il a, pour son époque, une formation médicale approfondie (une de ses premières entreprises fut la traduction d'un dic­tionnaire de médecine), et elle se trahit dans nombre de ses œuvres....... Au Sujet de la Charité Romaine de Lagrenée :

"Le vieillard est beau, trop beau certainement, il est trop frais; plus en chair que s'il avait eu deux vaches a son service. Il n’a pas l'air d'avoir souffert un moment, et si cette femme n’y prend garde, il finira par lui faire un enfant..."

Au Salon de 1765, une autre Charité romaine, de Bachelier, aurait pu ré­pondre à l’idéal d' « humanité pathétique » souhaité par Diderot. Qu'en advient-il ?

"Vous avez voulu que votre vieillard fût maigre, sec et décharné, moribond, et vous l’avez rendu hideux à faire peur: la touche extrêmement dure de sa tête, ses os pro­éminents, ce front étroit, cette barbe hérissée lui ôtent la figure humaine, son cou, ses bras, ses jambes ont beau réclamer, on le prend pour un monstre, pour l’­hyène, pour tout ce qu’on veut, excepté un homme..."

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