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mardi 8 décembre 2009

Quand Ernest Pignon Ernest redessine Le Caravage

La sérigraphie, en partie lacérée, a été prélevée un jour de pluie, dans une rue de Naples en février 1991. Elle serait dans un grenier du Bugey, depuis.
Bien sûr, on reconnait un des motifs des 7 oeuvres de Miséricorde du Caravage dont j'ai déjà parlé et la "façon" de Ernest Pignon Ernest.
Quand je colle mes images sur un escalier de Paris ou un mur d'église napolitaine, il y a interaction entre mon image et l'espace-temps où je l'insère. L'image n'existe plus pour elle-même : le Caravage ne m'intéresse pas, il ne compte que par et pour Naples. Ernest Pignon-Ernest.
Dans cette "copie" (pour moi le mot n'est pas péjoratif) on voit bien que l'homme (grandeur nature) tète à travers les barreaux, ce que je n'avais pas vu sur les reproductions du tableau... Voici aussi une photo de "cette charité" in situ, telle que je l'ai copiée sur un très beau livre : Ernest Pignon Ernest aux editions BärtschiSalomon 2006. En attendant d'aller voir Le Caravage à... Naples ! Et de croiser la trace d'Ernest Pignon Ernest au coin d'une rue...

mercredi 16 septembre 2009

Notre Dame de Bon Secours

Dans l'Eglise de la Trinité à Vendôme, il y a une chapelle :Dans la chapelle il y a un tableauLa ressemblance avec les Charités Romaines est troublante car si le prisonnier ne tète pas il porte néanmoins des chaînes... La jeune femme lui manifeste une certaine affection...

lundi 19 mai 2008

Les 7 oeuvres de Miséricorde du Caravage

C'est un tableau monumental (3,90 x 2,60) visible à l'Eglise de Pio Monte della Misericordia à Naples.
Les 7 oeuvres de misericorde corporelle que l'on doit accomplir sont (d'après St Mathieu) :
- Nourrir les affamés.
- Donner à boire aux assoiffés.
- Vêtir les dénudés.
- Héberger les sans-logis.
- Libérer les prisonniers.
- Visiter les malades.
- Ensevelir les morts (cette oeuvre sera rajoutée au XIIIème siècle).
Le Caravage semble en avoir une interprétation toute personnelle...
La reproduction est un peu petite mais (cliquez pour agrandir) en bas à droite, à côté des pieds du cadavre et du porteur de flambeau, il y a une femme allaitant (en douce ?) un homme dont on ne voit que la tête.
Qu'en pensez vous ? L'avez vous vu ? Connaissez vous d'autre tableaux du Caravage sur ce motif ?
Les 2 images proviennent livre "Caravage, la gloire d'un scélérat" de Gilles Lambert.

samedi 15 mars 2008

Piété filiale, Charité Romaine

Extraits de Le sein dévoilé du Docteur Gros, éditions Stock- Laurence Pernoud

La vie en société enseigne que l'enfant ne doit pas prolonger sa relation au sein, car la frontière devient vite floue entre nutrition et érotisme. Dans la même perspective, l'homme adulte ne doit pas sucer le lait à sa source. Pourtant, l'histoire, l'art et l'ethnologie montrent que les seins gorgés de lait ne sont pas toujours le privilège exclusif des nourrissons. Mais seules les nécessités de la physiologie, parées de la noblesse des intentions, peuvent justifier l'allaitement des adultes.
Ainsi est née la légende antique de *Cimon et Péra, rapportée par Pline l'Ancien et qui se retrouve sous des formes variables, dans de nombreuses civilisations.
Un vieil homme, Cimon, avait été condamné à mourir de faim dans sa prison. Le geôlier par compassion, laissa pénétrer la fille de celui-ci, Péra.
S'étonnant qu'après quelques jours le vieillard soit encore en vie, il s'aperçut lors que s fille le nourrissait de son lait. La nouvelle de cet acte surprenant parvint aux juges qui, devant cet acte de dévouement et d'amour filial, accordèrent la grâce au vieil homme. D'après Pline, l'endroit de la prison, on construisit un temple consacré à l'amour filial, devant lequel on éleva une colonne qui fut nommée la " colonne du lait ", et au bas de laquelle on exposa par la suite les enfants trouvés. Ce lieu devint le " marché aux nourrices ".

La légende inspira de nombreux peintres du 17e siècle européen. Les tableaux étaient désignés du nom de Charité Romaine ou Piété Filiale. Donner le sein à son père exprime la miséricorde et le dévouement ; c'est une victoire sur soi-même et sur la transgression de la loi qui interdit tout contact charnel entre un père et sa propre fille . La transgression est sanctifiée par l'amour et prend appui sur le texte de Saint Matthieu : " Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire ". Cette légende fut abondamment représentée. Plus de 200 œuvre sont actuellement répertoriées, signées par Rubens, Le Brun, Vouet, Caravage et tant d'autres.

L'histoire de Cimon et Péra tint lieu d'allégorie de la charité agissante.
Le thème s'intégrait dans la réalité historique, sociale et religieuse de l'époque. Le 17e siècle a en effet engendré la vogue des activités de bienfaisance. Les institutions caritatives se sont multipliées ; de riches particuliers encouragés par le clergé et Saint Vincent de Paul se consacrèrent l'assistance des pauvres. La doctrine de la charité fut affirmée avec force par un catholicisme redevenu conquérant et répondant à l'enseignement des protestants, qui déniaient aux bonnes œuvres la capacité de participer au salut de l'homme. Dans une telle idéologie, donner son sein devenait le symbole de la charité et du don fait à autrui, aux pauvres et aux affamés.


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