A la fin de ce roman de 1939,
Rose of Sharon, de la
famille migrante étatsunienne des Joad, a accouché dans les pages
précédentes d'un enfant mort-né. Peu de temps après, le camp est
inondé, et les derniers Joad se remettent en route, à pied, pour trouver
abris dans une grange. Dans un coin de celle-ci, un garçon attire leur
attention sur son père qui est en train de mourir de faim. Ma (la mère)
fait alors sortir tout le monde de la grange à l'exception de cet homme
et de sa propre fille Rose.....
"For a minute Rose of Sharon still in
the whispering barn. Then she hoisted her tired body up and drew the
comfort about her. She moved slowly to the corner and stood looking down
at the wasted face, into the wide, frightened eyes. Then slowly she lay
down beside him. He shook his head slowly from side to side. Rose of
Sharon loosened one side of the blanket and bared her breast. "You got
to," she said. She squirmed closer and pulled his head close "There!"
she said. "There." Her hand moved behind his head and supported it. Her
fingers moved gently in his hair. She looked up and across the barn, and
her lips came together and smiled mysteriously."
The Grapes of Wrath, Text and Criticism. Ed. Peter Lisca. New York: Viking, 1972, 453.
"Dans
la grange pleine de chuchotements et de murmures, Rose de Sharon resta
un instant immobile. Puis elle se remit péniblement debout, serrant le
châle autour de ses épaules. Lentement, elle gagna un coin de la grange
et se tint plantée devant l'étranger, considérant la face ravagée, les
grands yeux angoissés. Et lentement elle s'étendit près de lui. Il
secoua faiblement la tête. Rose de Sharon écarta un coin du châle,
découvrant un sein.- Si, il le faut, dit-elle.Elle se pressa contre lui
et attira sa tête vers elle.- Là! Là.Sa main glissa derrière sa tête et
la soutint. ses doigts caressaient doucement les cheveux de l'homme.
Elle leva les yeux, puis les baissa et regarda autour d'elle dans
l'ombre de la grange. Alors ses lèvres se rejoignirent dans un
mystérieux sourire."
STEINBECK (JOHN) Les raisins de la colère. Gallimard, Paris, 1947. Traduit de l'anglais par Marcel Duhamel et M.-E Coindreau.
Le point de départ de notre recherche est le motif utilisé par Steinbeck dans les Raisins de la colère à savoir une jeune femme qui allaite un adulte... Depuis nous recherchons tout ce qui de près où de loin (iconographie, récits traditionnels, romans...) peut éclairer ce motif "socialement incorrect" en ce début de 21ième siècle... et notamment les quasi introuvables (sauf chez Valère Maxime, Pline l'Ancien et Nicolas Poussin) références à l'allaitement d'une mère par sa fille...
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