Bientôt la jeune femme n'avait rien trouvé d'autre à faire pour nourrir sa belle mère que de porter son vieux visage à son sein et la vieille sans doute revenue en enfance avait tété doucement son lait insipide. L'enfant était devenue de jour en jour plus goulue, et la vieille de jour en jour plus faible. Un rien la rassasiat, elle disparaissait.Je suppose que nous sommes tous d'accord qu'il vaut mieux ça que le contraire et ... que ça va mieux en le disant. Mais ça me fait aussi penser que la belle mère et sa petite fille sont soeurs de lait...
Jusqu'à ce matin où on la retrouva morte...
La vieille avait cédé la place à l'enfant qui jouissait désormais seule du lait de Frasquita.
Le point de départ de notre recherche est le motif utilisé par Steinbeck dans les Raisins de la colère à savoir une jeune femme qui allaite un adulte... Depuis nous recherchons tout ce qui de près où de loin (iconographie, récits traditionnels, romans...) peut éclairer ce motif "socialement incorrect" en ce début de 21ième siècle... et notamment les quasi introuvables (sauf chez Valère Maxime, Pline l'Ancien et Nicolas Poussin) références à l'allaitement d'une mère par sa fille...
jeudi 17 novembre 2011
Page 94 in "Le coeur cousu" de Carole Martinez, 2007
Extrait du grand succès de librairie et cependant très honorable roman que j'ai lu dans son édition Folio Gallimard :
dimanche 19 juin 2011
Brassens, sans ambigüité
Dans la chanson "Je suis un voyou", Georges Brassens nous livre une jolie variation sur un souvenir amoureux.
J'ai perdu la Tramontaneà écouter en ligne sur you tube
en trouvant Margot
....
Elle doit avoir à l'heure
A l'heure qu'il est
Deux ou trois marmots en pleurs
Pour avoir leur lait
Et moi j'ai tété leur mère
Longtemps avant eux
Le Bon Dieu me le pardonne
J'étais amoureux
...
mercredi 25 mai 2011
Charité Romaine au féminin
Ces représentations sont rares aussi j'ai capturée celle que j'ai trouvée sur wikicommon (libre de droits). Elle date de 1808 et est signée Eberhard Wächter, disent-ils. Pour savoir ce que ça raconte référez vous à Valère Maxime ou Pline L'Ancien
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vendredi 22 avril 2011
dimanche 27 février 2011
La bosse du commerce et la misère du monde, alertez les bébés !
J'espère que les "fournisseuses" sont badgées et qu'elles ont toutes leur boucle d'oreille réglementaire. Sont-elles en stabulation libre où on-t-elle le droit d'aller à macmachin se faire un petit en-cas aux ogm ? Sont-elles interdites de farines animales et d'antibiotiques ? Les bébés ne risquent-ils pas de contaminer (staphylocoques) leurs mères et donc le client ?
Quand aux clients, se posent-ils la question de la digestibilité d'un produit glacé alors qu'il est fait pour être consommé tiède ?
Questions subsidiaires : Quelle est la marge du fabriquant ? Combien lui a rapporté sa campagne de com internationale ? Paye-t-il les fournisseuses avec du lait maternisé ?
samedi 26 février 2011
Une énigme dans "Les nuits facétieuses" de Straparola
Ce n'est pas ce que je préfère chez Straparola, les énigmes posées à la fin de chaque récit, aussi j'avais plutôt tendance à ne les parcourir que très distraitement, mais celle ci m'a attiré l'oeil quand même... Extrait :
Ce qui m'amuse dans cette version (contrairement aux versions romaines) c'est que le vieillard est considéré comme innocent.
STRAPAROLA Giovan Francesco, Les nuits facétieuses, traduction et postface de Gayraud Joël, José Corti 1999
Je suis encore jeune, en la fleur de mes ans,
Toutefois, je suis mère à qui m'a donné vie,
A mon père grison, dont la tête envieillie,
Trébuche à chaque pas sur ses genoux tremblant;
Et du lait nourricier qui de mes tétins blancs
Enfle mollettement la voussure arrondie
Je nourris un enfant qui jeune m'a nourrie,
Et épousa ma mère, il y a longtemps.
Donc trois et quatre fois heureuse et fortunée
Soit l'heure et le moment de l'heureuse journée
Que première je vis la lumière des cieux,
Puisqu'il fallait ainsi que je fusse fille et mère,
Et que de ma mamelle (ô grand'bonté des dieux!)
J'allaitasse l'enfant qui vieillard est mon père.
... la demoiselle se prêtant à rire, l'interpréta en ces termes : "Il était un bon vieillard innocent qui, contre toute justice et équité, avait été condamné à une perpétuelle prison, où l'on ne lui donnait rien à manger, afin qu'il mourût de faim; sa fille, sachant ce jugement, allait tous les jours visiter ce brave homme, et le nourrissait du lait de sa mamelle, l'allaitant comme un petit enfant. ainsi étant fille elle devint mère, nourrissant celui qui l'avait engendrée"Dans "Les nuits facétieuses "( paru en 1550), les enfants des héroïnes semblent être systématiquement confiés à des nourrices... Voir au sujet de l'appropriation par les hommes du corps des femmes l'article précédent sur l'histoire du sein. En effet, on peut se demander aussi, comme dans la plupart des Charités Romaines, où est l'enfant grâce auquel la jeune femme a du lait... La mortalité infantile était-elle la norme à ce point là ? Le machisme des artistes tel, que la question ne se posait même pas ?
Ce qui m'amuse dans cette version (contrairement aux versions romaines) c'est que le vieillard est considéré comme innocent.
STRAPAROLA Giovan Francesco, Les nuits facétieuses, traduction et postface de Gayraud Joël, José Corti 1999
vendredi 11 février 2011
L'empreinte de l'ange, Nancy Huston
Dans le roman "L'empreinte de l'ange" de Nancy Huston, paru en 1998 chez Actes Sud (page 160), il y a une scène en rapport avec notre motif. C'est une scène "érotique", n'empêche que... Pour replacer les quelques lignes ci dessous dans leur contexte, je dirai que l'héroïne, Saffie, a un bébé de trois mois, Emil, qu'elle ne désirait pas et auquel elle n'est pas arrivée à s'attacher, même si elle s'en occupe... Le héros, Andras, n'est pas le père de l'enfant. Il vient d'apprendre que Saffie ne peut plus avoir d'enfant. Extrait :
... Se penchant sur elle, il prend un de ses bouts de sein entre ses lèvres, le taquine avec sa langue et se met à le sucer fortement. Saffie ressent alors une chose inouïe-comme si un deuxième sang circulait en elle, comme si, subitement, elle était deux fois plus vivante - car des profondeurs de son corps cet homme a fait monter quelques gouttes de lait maternel, de ce lait dont, tranchantes, les puéricultrices de l'hôpital lui avaient dit qu'elle n'en aurait pas. Andras a senti sur sa langue le liquide sucré et il l'a avalé. Il a bu à ses deux seins et maintenant, en se regardant l'un et l'autre, ils s'unissent.Je croyais avoir presque tout lu de Nancy Huston dont j'apprécie aussi l'érudition en matière de littératures populaires, pas si fréquente chez les romanciers...
Au milieu de leur amour, Emil se met à pleurer...
dimanche 6 février 2011
Le sein. Une histoire, Marilyn Yalom
A qui appartiennent les seins ?
C'est la question que pose Marilyn Yalom dans son livre "Le sein. Une histoire" paru en 2010 (traduction française) chez Galade éditions.
C'est un essai éminemment politique, féministe et... non dogmatique.
En ce qui concerne le propos de ce blog, j'y ai découvert quelques pistes en ce qui concerne Isis, l'existence de vases préhistoriques en forme de sein et chez Marie Antoinette également, une chanson de nourrice toscane du 16ième siècle, le lait mystique, Lady Macbeth qui veut transformer son lait en bile pour redonner de l'agressivité à son mari, la Fête de la régénération à Paris en 1793, les préconisations d'Ambroise Paré médecin du 16ième siècle, et la merveilleuse Sojourner Truth militante antiesclavagiste capable de découvrir ses seins devant un parterre d'opposants pour leur faire honte.
Mais il y a beaucoup d'autre sujets qui y sont traités de la préhistoire à aujourd'hui dont bien sûr le motif de la Charité Romaine sur lequel je n'ai pas appris grand chose de plus même s'il est dans la droite ligne de l'appropriation par les hommes du corps des femmes. Juste une petite précision : à l'époque ou Pline raconte l'histoire de la Piété filiale, les femmes des classes supérieures, à Rome, n'allaitent plus... peut-être par coquetterie, mais sans doute plus encore parce que leur maris sont pressés qu'elles soient à nouveau "disponibles" et fécondes afin de leur donner une descendance. Les exigences des hommes sont parfois bien contradictoires...
Elisabeth Badinter dit de ce livre : "Histoire à suivre pour mieux comprendre le monde dans lequel on vit"
C'est la question que pose Marilyn Yalom dans son livre "Le sein. Une histoire" paru en 2010 (traduction française) chez Galade éditions.
C'est un essai éminemment politique, féministe et... non dogmatique.
En ce qui concerne le propos de ce blog, j'y ai découvert quelques pistes en ce qui concerne Isis, l'existence de vases préhistoriques en forme de sein et chez Marie Antoinette également, une chanson de nourrice toscane du 16ième siècle, le lait mystique, Lady Macbeth qui veut transformer son lait en bile pour redonner de l'agressivité à son mari, la Fête de la régénération à Paris en 1793, les préconisations d'Ambroise Paré médecin du 16ième siècle, et la merveilleuse Sojourner Truth militante antiesclavagiste capable de découvrir ses seins devant un parterre d'opposants pour leur faire honte.
Mais il y a beaucoup d'autre sujets qui y sont traités de la préhistoire à aujourd'hui dont bien sûr le motif de la Charité Romaine sur lequel je n'ai pas appris grand chose de plus même s'il est dans la droite ligne de l'appropriation par les hommes du corps des femmes. Juste une petite précision : à l'époque ou Pline raconte l'histoire de la Piété filiale, les femmes des classes supérieures, à Rome, n'allaitent plus... peut-être par coquetterie, mais sans doute plus encore parce que leur maris sont pressés qu'elles soient à nouveau "disponibles" et fécondes afin de leur donner une descendance. Les exigences des hommes sont parfois bien contradictoires...
Elisabeth Badinter dit de ce livre : "Histoire à suivre pour mieux comprendre le monde dans lequel on vit"
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Ambroise Paré conseille à la mère qui ne veut pas allaiter....
Au 16ième siècle, le médecin Ambroise Paré conseillait aux femmes qui ne voulaient pas allaiter toutes sortes de soins pour assécher les seins : emplâtres, lotions, massages, mais aussi... de se faire téter par un adulte ou un petit chien. Si la femme ne trouvait pas ce genre d'aide, Paré lui conseillait une pompe en verre qu'elle mettrait au bout du sein et qu'elle téterait elle même à l'autre bout...
vendredi 4 février 2011
Sojourner Truth, "Ain't I a woman"
Le 15 octobre 1858, Sojourner Truth, ancienne esclave née en 1797, militante antiesclavagiste et féministe s'adresse à un public d'hommes blancs en Indiana... ou dans l'Ohio.... A la fin, pour la déstabiliser, quelqu'un dans le public lui dit qu'elle n'est pas une femme. Selon la légende (je dis légende car je crois que le discours a été reconstitué après coup et mes connaissances en anglais sont trop sommaires pour pouvoir le vérifier) elle aurait répondu "que ses seins avaient nourri bien des bébés blancs, aux dépens de ses propres enfants; que certains de ces bébés blancs étaient devenus des hommes; que bien qu'ils aient tété ses seins de couleur, ils étaient, à son avis, bien plus virils qu'eux (ses accusateurs)"... et elle leur demanda, en dévoilant sa poitrine "si eux aussi, ils voulaient téter ?"
Le personnage, le geste et la proposition ne manquent pas de grandeur. Cela me fait penser à ce grand benêt de St Bernard qui demandait à Marie de lui montrer qu'elle était une mère . La statue lui a alors répondu en lui faisant gicler du lait dans sa bouche.
Ci dessous la photo de Sojourner en 1864. Elle est décédée en 1884 à Battle Creek où il y a sa statue. Honneur à elle.
Le personnage, le geste et la proposition ne manquent pas de grandeur. Cela me fait penser à ce grand benêt de St Bernard qui demandait à Marie de lui montrer qu'elle était une mère . La statue lui a alors répondu en lui faisant gicler du lait dans sa bouche.
Ci dessous la photo de Sojourner en 1864. Elle est décédée en 1884 à Battle Creek où il y a sa statue. Honneur à elle.
10 août 1793 à Paris, la fête de la Régénération
Ce fut une fête révolutionnaire, imaginée par le peintre David à l'emplacement de l'ancienne Bastille. Parmi les différentes stations proposées au public, il y avait une fontaine monumentale en forme de déesse égyptienne, les jets d'eau coulant de ses seins... La cérémonie proposait à 86 personnes âgées représentant les départements de venir boire de cette eau symbolisant la régénération nationale.
J'ai eu connaissance de cet événement grace au livre de Marilyn Yalom "Le sein une histoire" et j'ai trouvé quelque complément dans l'encyclopédie participative wikipedia ainsi que l'image ci dessous
J'ai eu connaissance de cet événement grace au livre de Marilyn Yalom "Le sein une histoire" et j'ai trouvé quelque complément dans l'encyclopédie participative wikipedia ainsi que l'image ci dessous
Isis allaite Pharaon
Isis, la déesse égyptienne est souvent représentée allaitant son fils Horus. Mais on peut aussi la voir allaiter Pharaon pour bien marquer la divinité de celui-ci et lui donner l'immortalité. Il est dit que cet allaitement sacré se produit lors de la naissance, du couronnement et de la mort de Pharaon... La contradiction n'est peut-être qu'apparente. Si quelqu'un pouvait m'en dire plus...
Il y a aussi au Musée du Caire un pendentif en or représentant "la grande magie", soit Ouret Hekaou, c'est à dire une déesse serpent allaitant le Pharaon.
Certains pensent que la Marie des chrétiens est son héritière... et pourquoi pas !
Il y a aussi au Musée du Caire un pendentif en or représentant "la grande magie", soit Ouret Hekaou, c'est à dire une déesse serpent allaitant le Pharaon.
Certains pensent que la Marie des chrétiens est son héritière... et pourquoi pas !
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