Bonsoir,
Je viens de lire le dernier texte de votre blog, j'avais oublié cette technique et j'ai retrouvé l'une de mes sources historiques qui cite la "pipe à téter" : Avis aux mères qui veulent nourrir leurs enfants - Marie-Angélique LE REBOURS - Ultrecht, Paris, chez Lacombe - 1767.
"Il est nécessaire, avant tout, de bien faire sortir les bouts de sein. Il suffit pour cela de prendre une pipe dont on casse le tuyau à une longueur convenable pour que la mère puisse le tenir dans la bouche, la noix de la pipe étant sur le bout." p. 2 et 3.
Cette pipe bricolée sert également à tirer le lait lorsque l'enfant ne "prend pas, c'est alors qu'il serait prudent de tirer le lait soit avec la pipe, soit avec de petites fioles de verre que l'on trouve chez les faïenciers, ou en se faisant téter par une personne au fait, ou par un autre enfant ou enfin par de petits chiens." (p.6)
Ici, c'est la mère qui se tête avec la pipe !
Je ne connaissais pas le texte de Giono qui met donc en scène une personne "au fait" (une tétaïre) utilisant un accessoire en guise de tire-lait, qui a pu prendre d'ailleurs de multiples formes !
Merci d'enrichir encore ma réflexion sur ce thème.
Cordialement
V.CABROL
Le point de départ de notre recherche est le motif utilisé par Steinbeck dans les Raisins de la colère à savoir une jeune femme qui allaite un adulte... Depuis nous recherchons tout ce qui de près où de loin (iconographie, récits traditionnels, romans...) peut éclairer ce motif "socialement incorrect" en ce début de 21ième siècle... et notamment les quasi introuvables (sauf chez Valère Maxime, Pline l'Ancien et Nicolas Poussin) références à l'allaitement d'une mère par sa fille...
vendredi 24 février 2012
Tétaïre, de l'usage de la pipe
Voici le message envoyée par Valérie Cabrol qui nous avait déjà fourni des informations passionnantes et documentées sur les tétaïres. Elle réagit sur l'extrait du roman "Les âmes fortes" de Jean Giono que je cite dans le précédent article
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samedi 11 février 2012
Les âmes fortes de Jean Giono, 1950
En commençant ce blog, ma première idée était que le motif devait exister dans Giono... Mais impossible de mettre la main dessus ! Certes je n'avais pas tout lu. Aujourd'hui je lis pour la première fois "Les âmes fortes" (Folio Gallimard 2001) et en dehors du fait que je connais bien le pays dont parle l'auteur, j'y découvre la description d'une héroïne, Madame Numance, "une femme qui ne cesse pas de faire le bien" à la page 148 :
... Elle recommence à payer les notes de docteur, les notes de boulanger, les notes d'épicerie de cent ménages. Elle est marraine d'une marmaille à faire frémir. Elle arrive même -(et il faudrait la peindre sur la muraille d'une église)- à aller, avec son toujours joli visage, téter, avec l'aide d'une pipe en terre, de nouvelles accouchées qui ont des abcès aux seins. Elle attaque la misère et la douleur partout où elles se trouvent. C'est le Napoléon du malheur.Nous voici donc avec une tétaïre au féminin qui plus est de la bonne société. Pour en savoir plus sur les tétaïres, cliquez sur le mot !
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